Publié le 15/12/2024 - 19h49
-
[Inciter] : Identifier et encourager les techniques aquacoles alternatives ou complémentaires pour pallier les conséquences directes et indirectes du changement climatique.
-
[Exploitation durable] : Prendre en compte le changement climatique dans la gestion des stocks de poissons au niveau national pour assurer une exploitation durable de la ressource.
-
[Protéger] : Protéger les espèces de poissons exploitées commercialement par la mise en place de « Zones de Conservation Halieutique »*. (* Les « Zones de Conservation Halieutique » sont des zones dédiées à la préservation du bon état des espaces aquatiques, et des couloirs de migration des espèces. Elles permettent aux autorités administratives d'interdire ou de réglementer les activités incompatibles avec le bon état écologique des écosystèmes visés.)
Le bilan écosystémique de la performance des pêches confirme que les navires industriels et hauturiers, opérant majoritairement au chalut, ont un impact considérable sur les écosystèmes marins et les ressources halieutiques en comparaison avec les petits côtiers travaillant les arts dormants. En dépit de leur maigre performance environnementale, sociale et économique, les flottilles qui bénéficient le plus des subventions publiques (soit les subventions d’exploitation et le montant des exonérations de Taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques) sont les chaluts et sennes de fond mesurant plus de 12 mètres et, de manière générale si on regarde uniquement la classe de taille : les hauturiers et industriels. La première catégorie bénéficie de 55% des subventions et si on regroupe les pêches hauturières et industrielles ces dernières bénéficient de 85% des aides. Ceci peut être justifié par les bénéfices sociaux que génère un secteur d’activité économique. Mais dans ce cas de figure, il est possible de s’interroger. Rapporté aux ressources halieutiques pêchées et à l’emploi créé, le ratio de subventions par flottille apparaît plus clairement : 1 kg de ressources pêchées est subventionné entre 50 et 75 centimes d’euros pour les flottilles de chaluts et sennes de fond, quand les autres flottilles sont subventionnées à moins de 30 centimes d’euros par kg débarqué. L’emploi d’un marin-pêcheur travaillant sur les chaluts et sennes pélagiques industriels et les chaluts de fond hauturiers et industriels, bénéficie indirectement d’une subvention d’environ 60 000 euros quand l’emploi aux filets, lignes, casiers et dragues et polyvalents côtiers est aidé indirectement à hauteur de 9 000 à 14 000 euros. La rentabilité des chaluts est artificielle et dépendante des subventions publiques, et ce à un coût social et environnemental exorbitant, supporté par le contribuable et les écosystèmes naturels. En effet ces subventions récompensent les flottilles qui génèrent le plus gros impact écologique, que ce soit sur la biodiversité ou sur le climat, tout en créant le moins d’emplois et de richesse en France.
Partager la page
Soutiens